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Esprit de vérité

24 Nov 2015

 

 

 

 

 

 

 

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L’École d’architecture de Valence (ETSAV) hôtes du 18 Novembre au 4 Décembre l’exposition Esprit de Vérité: le regard DE (et SUR) Le Corbusier1.

L’exposition fait partie du Congrès international LC2015: Le Corbusier, 50 ans plus tard (LC2015) tenu à l’ETSAV du 18 au 20 Novembre 2015, organisé à l’occasion du cinquantième anniversaire de la mort de l’architecte. Tim Benton, professeur d’histoire de l’art à l’Open University (Milton Keynes) et auteur de nombreuses publications sur Le Corbusier, a présenté le jour de l’ouverture de la exposition son récent film Les vacances de Le Corbusier en collaboration avec le réalisateur Frédéric Lamasse.

Encadrée dans les événements qui ont lieu au cours de la conférence,  une exposition intitulée Paris n’est pas Moscu (Paris n’est pas Moscu) est également organisé, installé dans le hall d’exposition de l’ETSAV.

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Le Corbusier publie Esprit de Vérité en Juin 1933 dans la revue Mouvement nº1. Sur la base de ce texte critique, et d’une certaine manière visionnaire de Le Corbusier, l’exposition vise à examiner, à travers une série de documents audiovisuels, son regard sur le monde du cinéma mais aussi les diverses rapprochements de plusieurs metteurs en scène sur lui et son travail.

L’exposition commence avec une collection de 21 images du film Les bâtisseurs(Jean Epstein, 1938), logés dans un couloir de l’école d’architecture, en essayant de recréer avec une séquence de photogrammes le processus de Le Corbusier en dessinant la section idéal d’un immeuble résidentiel moderne conçu selon les idées que a cette époque l’architecte a défendu.

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Un Modulor vigilant et voyeur établit le lien avec la seconde zone d’exposition, une salle de cinéma éphémère avec deux espaces différents. Dans le premier, et comme un foyer, un ensemble de panneaux contiennent les synopsis des films projetés dans le deuxième espace.

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1. Conception et montage de la exposition: Juan Deltell Pastor (arquitecto y profesor titular de la ETSAV) / Natalia Cardona Guerra, Pau Mendoza Muñoz, Sheila Pérez Andrés (Estudiantes ETSAV) / Collaboration dans le montage (Ivet Ilieva Angelova)

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PROGRAMACIÓN

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Films personales de Le Corbusier (1936-38)

  • LC-1 Brazil (BN mudo 02’ 29’’)
  • LC-2 Sable (BN mudo 02’ 56’’)
  • LC-3 Bois T (BN mudo 02’ 30’’)
  • LC-4 Pierre T (BN mudo 02’ 09’’)
  • LC-5 Nungesser T (BN mudo 01’ 13’’)
  • LC-6 Vevey T (BN mudo 01’ 16’’)
  • LC-7 Vezelay T (BN mudo 00’ 44’’)

Le Corbusier tourne, entre 1936 et 1938, une série de bobines «domestiques» de différentes longueurs avec une caméra 16mm, équipée aussi avec la possibilité de faire des photos fixes. Les documents, archivés dans la Fondation Le Corbusier, montrent principalement des images quotidiennes et de ses voyages dans divers pays, en constituant un complément « dynamique » des cahiers de notes dans lesquels La Corbusier a enregistré pendant sa vie le regard sur tout ce que qui l’entouré.

Les sujets sont très hétérogènes, en combinant des images des ceux le plus proche et chère -son épouse Yvonne, sa mère et son chien Pinceau-, des documents plus abstraits –en capturant avec sa caméra des certains éléments et matériaux comme le bois, la pierre ou la sable et même le vent- des paysages solitaires en respirant la sérénité et, enfin, séquences dans lesquelles il registre le comportement social des différentes personnes qu’il rencontre dans ses voyages comme les habitants des favelas à Rio de Janeiro ou les femmes de pêcheurs dans la baie d’Arcachon. Ces documents permettent au même temps s’approcher au regard en mouvement dont Le Corbusier lui-même a articulé sur son propre travail, comme son appartement à Porte Molitor ou la Ville le Lac à Vevey.

La plupart des plans sont tournés caméra à la main, sans trépied, en travaillant avec des panoramiques horizontaux afin d’appréhender la totalité de l’espace en une séquence continue. Dans les différentes bobines s’alternent des plans et des photos de qualité et beauté incontestable et des fragments moins étudiés, avec problèmes du cadrage et d’éclairage.

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Architecture d’Aujourd’hui (1930)

André Bloc fonde la revue L’Architecture d’Aujourd’hui en 1929, en devenant rapidement un moyen essentiel de diffusion du discours et des images de la nouvelle architecture française. En 1930, et dans le but de propager dans toute l’Europe l’architecture qui a été réalisée dans le pays à cette époque, le magazine commande le metteur en scène belge Pierre Chenal (Bruxelles, 1904, La Garenne-Colombes 1990) la réalisation de trois films documentaires: Bâtir, Trois Chantiers et l’éponyme Architecture d’Aujourd’hui.

Ce dernier film, originalement accompagné d’une musique composée par Albert Jeanneret -frère de Le Corbusier-, met l’accent sur les travaux de quatre architectes: Auguste Perret, Robert Mallet-Stevens et Le Corbusier-Pierre Jeanneret. Le Corbusier, qui connaissait Pierre Chenal peu avant le projet de ces films a vu le jour, finit par collaborer avec le directeur dans l’élaboration du script pour le documentaire, étant possible en même temps qu’il était responsable -pas crédité- du montage des images.

Le film Architecture d’ Aujourd’hui commence par ces mots:

Une auto… est une machine pour rouler.

Un avion… est une machine pour voler.

Une maison… est une machine à habiter!

Ensuite, différents œuvres de Le Corbusier et Pierre Jeanneret sont présentés -la Villa Stein à Garches (1926), la Villa Church à Ville-d’Avray (1927), La Villa Savoye à Poissy (1928) et les Quartiers Frugès à Pessac (1925), près de Bordeaux- en insérant des commentaires sur un écran noir. Un montage très délibéré établit des comparaisons visuelles entre la ville traditionnelle, sombre et oppressante, et la nouvelle architecture proposée. Le film finit par l’explication donnée par le Corbusier – à l’aide de dessins et modèles – du Plan Voisin, son ambitieux projet pour la rénovation et la modernisation de Paris

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Les bâtisseurs (1938)

Film documentaire réalisé en 1938 par Jean Epstein (Varsovie 1897, Paris 1953), commandé par la Fédération nationale des travailleurs du bâtiment, des travaux publics et des Matériaux de construction.

Le film commence par un dialogue entre deux ouvriers en travaillant en haut d’un échafaudage dans la cathédrale de Chartres, en analysant l’évolution de son métier depuis le temps des cathédrales jusqu’à la fin du IXe siècle. Ensuite, des images des bâtiments modernes construits avec l’aide du Parti communiste sont insérés-le groupe scolaire Karl Marx de André Luçart et la mairie de Boulogne-Billancourt, de Tony Garnier, entre autres-, aussi comme des entrevues avec Auguste Perret et Le Corbusier, en illustrant comme un changement dans la construction et le mode de vie des habitants est non seulement possible, mais nécessaire, grâce à la nouvelle politique hygiéniste et les progrès techniques du XXe siècle. Après une reconstruction d’une hypothétique réunion syndicale, où architectes et professionnels de la construction discutent autour leur travail et l’avenir du pays, le film finit par des images évocatrices du courage et effort quotidiens des professionnels du bâtiment dans son travail.

Intercalant des images de certains de ses bâtiments comme son appartement dans l’Immeuble Porte Molitor (1931-4), la Cité-refuge de l’Armée du Salut (1929) et le Pavillon Suisse de la Cité Internationale Universitaire (1930), tous à Paris, Le Corbusier analyse dans un monologue environ cinq minutes comme un nouveau mode de vie est possible, en dessinant sur un tableau blanc quelques esquisses comme la section d’un bâtiment résidentiel conçu à la manière moderne et une section d’une proposition urbaine projetée selon les principes urbanistiques de planification que lui à préconisé à l’époque.

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Le Corbusier travaille (1949)

Le Corbusier rencontre Gabriel Chéreau, jeune avocat et vice-président d’une coopérative privée du logement social, à l’occasion de la construction de l’Unité d’habitation à Nantes-Rezé. Trois ans plus tard, ils collaborent dans la construction de l’Unité de Marseille, en demandant Le Corbusier à Chéreau la réalisation d’un film sur le travail, tel comme est indiqué à la fin du film : Composé / par un ami / avec son amitié / pour son ami / Le Corbusier.

Le documentaire est structuré par l’insertion de quelques intertitres en lettres blanches sur fond noir.

Le premier, « 1951, Une Maison s’élève », cède la place à des images d’ouvriers travaillant dans une excavation et sur le toit de l’immeuble. Une caméra panoramique rapide révèle alors à Le Corbusier, en arrivant au chantier, pour faire une visite d’inspection. Le intertitre «Appel à la tradition, amour de la vérité » inaugure un nouveau groupe d’images qui comparent quelques détails des bâtiments traditionnels ou anciens avec des nouvelles solutions travaillées dans l’Unité : une cheminée dans une toit en pente rural et le toit-terrasse du bâtiment avec son évacuation de fumée ; des gargouilles en pierre d’une église et la gargouille du béton située dans le volume de l’accès à l’immeuble, ou le tour de la cloche d’une église avec le volume prismatique situé sur le toit qui contient la machinerie des ascenseurs.

Dans la section «Le Corbusier travaille; contact direct avec les hommes et les choses; recherche patient de la sincérité et de l’équilibre » on voit Le Corbusier en contrôlant les plans et documents du chantier, et en dessinant au fusain ou au crayon sur eux. Plusieurs caméras panoramiques 360º montrent au même temps des vues de Marseille depuis le toit-terrasse. Dans « Réflexion, amitié, dialogue » le Corbusier parle avec quelques ouvriers, tandis que dans « La nature est dans le bail » nous assistons à un montage très délibéré des images enregistrées dans un cadre naturel et des vues de l’Unité entourée par la végétation. Enfin, dans « La Maison des hommes » Gabriel Chéreau alterne images d’enfants avec des vues différentes du bâtiment.

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Le Corbusier, architecte de bonheur (Pierre Kast, 1956)

Pierre Kast (Paris 1920, 1984) présente dans ce documentaire sonore l’œuvre de Le Corbusier à travers de la présence de l’architecte, ses dessins et des images de son œuvre.

Le film s’ouvre avec une réflexion sur la structure urbaine de Paris et ses monuments. En utilisant comme support graphique une carte dessinée de la ville, la narratrice arrive à la conclusion que la croissance du tourisme a changé l’attention nécessaire aux problèmes réels de la ville vers le culte aux monuments et aux lettres postaux qui les définissent, en oubliant complètement les bâtiments résidentiels. Ensuite, le film parle sur la façon dont l’architecture visionnaire de Etienne-Louis Boullée et Claude Ledoux Boullée donna une importance particulière au dessin des logements, équivalent à l’architecture publique, en intégrant correctement les espaces pour travailler. Finalement, cette introduction finit en affirmant que les habitants des villes de béton dépersonnalisées sont devenus les nouveaux troglodytes de l’ère moderne.

Après quelques images d’un Paris négligé et sale, avec des mendiants en fouillant dans les poubelles et des familles tristes en vivant dans des bidonvilles, il se fait appel aux nouveaux maîtres de l’architecture moderne –Gropius, Wright, Perret- pour réfléchir sérieusement sur ces questions, en donnant accès au nom de Le Corbusier, un architecte controversé soumis à des fortes critiques qui l’ont souvent empêché la possibilité de construire, et par lesquels c’est possible affirmer que: A la fin la guerre Le Corbusier c’est plus un influence qu’une œuvre.

Une collection de photos de certaines de ses œuvres majeures donne la parole à Le Corbusier, qui développe ses idées à travers d’une interview dans laquelle sont formulées des questions sur des sujets spécifiques telles que l’unité entre l’art et l’architecture, la nouvelle civilisation machiniste, la nouvelle échelle humaine qui fournit Le Modulor, son concept prophétique sur Les trois établissements humaines ou le projet La Ville radieuse. Il se parle beaucoup autour le hygiénisme et la nécessité de projeter en fonction de la lumière du soleil appropriée, en remplaçant le «bruit» de la ville pour des espaces verts.

La dernière partie du documentaire se concentre sur l’Unité de Marseille, comme un projet dont Le Corbusier a pu mener à bien sa nouvelle conception de l`habitat moderne.

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Les vacances de Le Corbusier (2015)

Film réalisé par Frédéric Lamasse sous la supervision technique de Tim Benton. Le documentaire est structuré selon les trois lieux de vacances habituelles de Le Corbusier et sa femme Yvonne, en combinant des images graphiques – photographies et films tournés par Le Corbusier lui-même-, des textes de lettres adressées à sa mère ou ses amis, des extraits de ses publications et des images actuelles des endroits où la couple résidait.

Tim Benton présente l’épisode Le Petit Piquey (Bassin d’Arcachon), lieu où Le Corbusier et Yvonne ont passé leurs vacances entre 1926 et 1936. Pendant cette période, Le Corbusier écrit à propos de l’importance pour lui de la rencontre avec la nature, les gens simples et les bâtiments traditionnels, même en travaillant sur un projet d’une maison sur le sable. En 1936, il commence à utiliser une caméra avec la possibilité de faire des photos fixes. Tim Benton discute comment ce travail visuel a grandement influencé son activité artistique.

Daniel le Couédic, historien, raconte dans le second épisode, comme les séjours de Le Corbusier en Bretagne (Plougrescant et Ploumanac’h, des périodes intermittentes entre 1920 et 1963) ne constituent pas seulement une période de vacances. En effet, dans ses lettres et ses publications Le Corbusier reconnaît comme cette côte privilégiée lui a permis de réfléchir sur une certaine relation entre l’art, l’architecture et la nature, ce qui conduit à son tour à la rencontre importante avec le sculpteur Joseph Savina.

Robert Rebutato, le fils du propriétaire du restaurant l’Étoile de mer, présente le troisième et dernière lieu de vacances de Le Corbusier et Yvonne, Roquebrune-Cap-Martin (1938-1965). Le témoignage de Rebutato suppose une chronique minutieuse du travail professionnel développé par Le Corbusier à cette époque là-bas, mais aussi de la vie quotidienne du couple, depuis la période initiale en habitant à la maison E-1027 de Eileen Gray à la rupture des relations avec Jean Badovici et la construction en 1952 du Cabanon, attaché au restaurant de son père.

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Imagen: www.facebook.com/WSLeCorbusier2015


 

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